Et voici les trois jeux sélectionnés pour l’As d’Or – Jeu de l’année 2022
Les nominés As d’Or – Jeu de l’année.
CARTAVENTURA
Connaissez-vous Alexandra David-Neel, Erik le Rouge ou encore Bass Reeves ? Peut-être de nom ? Peut-être pas du tout, ou juste un peu ? Le Tibet du début du 20ème siècle, les pays enneigés du nord au 10ème siècle, le Far West de la fin du 19ème siècle-début du 20ème ? Qu’importe. Nul besoin de connaissances préalables pour plonger tête baissée dans les aventures sous forme de jeu de cartes que vous propose Cartaventura.
Dans ce jeu narratif, uniquement composé de cartes, vous partagerez l’histoire de personnages ayant réellement existé. Vous découvrirez de nombreux faits, puisque chaque opus est dédié à un personnage historique, une époque, un lieu … C’est là d’ailleurs une des forces du jeu, mais ce n’est pas son seul atout.
Vous allez voyager dans le temps et l’espace, à la manière d’un livre, mais ici, c’est vous qui agirez sur le cours de l’histoire ! Carte après carte, selon des instructions simples et claires, vous déroulerez vous-même l’histoire, ferez des choix et même si ces choix ne seront peut-être pas ceux du héros ou de l’héroïne de l’histoire, aucun souci, car à chaque pas, vous apprendrez des choses tout en conservant intact le plaisir de jouer. Le principe est simple et efficace. Pas de casse-tête, une exploration ludique qui mène à diverses fins possibles; cinq pour être précis. Les trouverez vous toutes ? Et pour autant, pas de lassitude à démarrer l’aventure à nouveau afin de trouver le chemin pris par les différents personnages pour accomplir leur destinée. Vos choix vous mèneront immanquablement ailleurs, vers des nouvelles pistes et découvertes.
Nous ne vous en disons pas plus afin de vous laisser tracer votre propre route. Sachez qu’un livret accompagne chaque boîte (nous vous conseillons d’ailleurs de le lire plutôt après avoir joué afin de démarrer le jeu tout à fait vierge d’informations et jouir complètement du plaisir de découvrir par vous-même). 3 boîtes sont d’ors et déjà sortie : Vinland, Lhassa et Oklahoma. Une quatrième est en route (à vous les sables du désert) et d’autres suivront …
Auteur : Thomas Dupond et Arnaud Ladagnous
Illustrateur : Guillaume Bernon et Jeanne Landart
Editeur : Blam !
à partie de 10 ans
Prix public conseillé : 12€
HAPPY CITY
HAPPY CIT
Happy City, rien que le nom intrigue et donne envie d’aller voir de plus près ce qu’il peut bien se tramer dans cette ville heureuse. Le principe est simple, très accessible : construire sa ville en achetant des cartes. La construire oui, mais pas n’importe comment car il faut tenir compte du bonheur de ses habitants, hé oui, sinon nous ne serions pas dans une city happy 😉
Happy City a une fraîcheur et une spontanéité tout à lui. On peut y succomber que l’on soit jeune, middle ^^ ou vieux, gamers ou pas : il peut rassembler tout le monde autour de la table (c’est déjà magique en soi) et il cache quelques astuces malgré tout, notamment avec son mode plus corsé pour ceux qui le désirent, et pourquoi pas après plusieurs parties.
Il est rapide, et c’est un atout supplémentaire. On a 15 minutes devant soi pas plus ? Zou, on file créer sa ville toute kawaï, on s’amuse de posséder une pâtisserie recouverte de crème, on fond littéralement devant la « mignonitude » des bâtiments mais on joue également d’astuce et des coudes pour chopper les meilleurs d’entre eux et tenter d’escamoter ceux susceptibles d’être utiles aux autres. Pour cela, il nous suffit de les défausser en les retirant du jeu. Simple et un poil retors ? Oui, car même dans Happy City, il faut jeter un œil chez les voisins et parfois «gentiment» les bloquer pour asseoir sa victoire et être le plus rapide pour rafler le bâtiment bonus qui nous fera scorer le plus ??
Ca va vite ! Neuf cartes pour compléter sa ville, dont une que l’on peut prendre dès que l’on a les conditions requises par un bâtiment convoité (parmi les bâtiments bonus). Ce qui accélère la fin de la partie au nez et à la barbe des autres joueurs. Il faut donc être efficace en possiblement huit tours, sans être centré seulement sur notre petite cité car nos voisins galopent aussi, parfois vers le même bâtiment bonus ! Il faut également évaluer leur score pour finir au bon moment avec les bons bâtiments ! Ben oui, ce n’est pas le plus rapide qui gagne nécessairement, sauf s’il a été super architecte et qu’il a bien tenu compte de ses voisins.
Voilà, c’est un petit aperçu de l’atmosphère qui règne à Happy City ?
Auteur : Airu, Toshiki Sato
Illustrateur : Makoto Takami
Editeur : Cocktail Games
à partir de 10ans
Prix public conseillé : 17€
7 WONDERS ARCHITECTS
Avec 7 Wonders version Architects, le dernier en date de la gamme des « 7 Wonders », vous plongerez de plain pied dans l’Antiquité et deviendrez l’architecte d’une des sept merveilles de cette époque. Le matériel de toute beauté, dont lesdites merveilles, est propice à cette immersion. Vous aurez le plaisir de poser les pièces de votre projet architectural les unes après les autres et de voir grandir sous vos yeux, l’une de ces merveilles que l’on pense connaître tous, mais que nous sommes bien souvent incapables de nommer jusqu’au bout. Et voilà un aspect peut-être plus discret du jeu qui réconcilie avec l’histoire sans en avoir l’air.
En effet, chacun d’entre-vous se retrouvera propulsé architecte, responsable de sa propre merveille ! Chacun la sienne donc ! assortie de pouvoirs particuliers à déclencher lors de l’avancement de sa construction. Surprise : il est ce qu’on appelle un jeu asymétrique, un jeu où chaque joueur possèdera quelques pouvoirs personnels différents de ceux des autres : à vous ensuite de bien gérer vos capacités pour parvenir au summum du podium.
Voilà qui ajoute piquant, et rejouabilité : « Hey, elle a l’air vraiment bien ta merveille dis-donc. »
Architects, estampillé 7 Wonders, se démarque des précédents. Ce n’est que pour mieux réjouir une frange de joueurs, novices ou familles qu’il captivera rapidement et même joueurs aguerris désirant partager leur passion du jeu. Il est accessible, rapidement expliqué et mis en place, pour autant il vous promettra de belles parties, sans laisser de côté une gestion des « ressources » nécessaires à la construction. Parce oui, bien sûr, on ne construit pas sans matériaux, ni sans connaissance ou même de la force militaire … à vous de découvrir tout cela ! A chacun sa route.
Un des aspects du jeu, qui le démarque radicalement de ses prédécesseurs, est l’interaction entre les joueurs. Car il ne s’agit pas ici de terminer la construction de sa merveille le plus rapidement possible pour gagner, que nenni ! Ce serait trop facile. On va donc devoir surveiller tous les autres joueurs (contrairement aux versions précédentes). Il vous sera nécessaire de vérifier l’état d’avancement de leur merveille, de faire preuve d’astuce et d’un peu de planification. A vous de voir !
Vous imaginez donc les parties épiques que 7 Wonders, le rassembleur de générations autour d’une table, va pouvoir vous faire vivre. Car point n’est utile de narguer les autres du haut de son Colosse de Rhodes, si l’on n’a pas suffisamment assis ses bases auparavant. Voilà qui est réjouissant, dans ce jeu de course à la victoire ! Un tout bon moment ludique et fédérateur en vue.
Auteur : Antoine Bauza
Illustrateur : Etienne Hebinger
Editeur : Repos production
à partir de 8 ans
Prix public conseillé : 40€
Aviez-vous remarqué que l’un des 3 jeux figure dans la sélection de jeux de société pour Noël 2021?
Le nom du gagnant sera divulgué ce jeudi 24 février lors de la cérémonie de la remise des prix des As d’Or.
INFOS :
Festival International des Jeux de Cannes
Lieu : Palais des festivals et des congrès de Cannes
Date : 24/02/22 (Journée pour les professionnels du jeu). Vendredi 25, samedi 26 et dimanche 27, pour tout public.
Horaires : De 10H à 19h.
Tarif : Gratuit.
Bravo pour cet article complet. J’avoue être très réticent à l’achat de ces jeux car je suis frêné par la rejouabilité (Cartaventura), la similitude avec le jeu Minivilles (Happy city) et trop de simplification (7 Wonders Architects) mais là où l’article est réussi et me plait beaucoup, c’est qu’il donne des arguments pour qu’au moins j’ai envie d’essayer ces 3 jeux :
Découvrir une histoire (Cartaventura), jouer des parties plus rapides et avec moins de mise en place (Happy city avec des cartes vraiment très chouettes pour le coup, je suis d’accord) et avoir plus d’intéractions qu’avec le jeu de base (7 wonders Architects).
Tu es très convaincante Nathalie, Bonne journée à toute l’équipe